Projetés dans le monde spirituel, les Gardiens de l’Eternelle Aurore se découvrent, pour certains, une apparence altérée, avant de chercher à s’orienter dans un environnement qu’ils ne connaissent pas. Errant dans une profonde forêt, dense, sombre et humide, ils peinent à trouver de quelconques repères. Alors qu’ils cherchent leur route, la silhouette massive d’un scarabée, similaire à celui croisé lors de leur rencontre avec le clan de Beoargh, leur apparaît et leur pose à chacun une simple question : « qu’est-ce que tu es ? »…
Alors que chacun se prononce assez rapidement, Mork est le dernier à formuler une réponse que le scarabée accepte avant de disparaître en s’envolant par-delà la canopée. À la recherche des protecteurs des tribus orques, les compagnons suivent la direction prise par le grand esprit, dubitatifs quant à la façon dont ils pourront les convaincre d’autoriser leurs tribus à se rassembler pour prendre part au thenn que Mork veut réunir. Bientôt, les arbres semblent changer quelque peu, paraissant figés et immobiles et alors que la dense brume laisse apparaître la présence imposante d’une immense chouette aux yeux sombres, les aventuriers réalisent que cette partie du bois semble pétrifiée.
Pour soutenir la requête de Mork et accepter que sa tribu prenne part au thenn, celle-ci demande un cadeau à celui qui se présente comme le dernier membre de la tribu du Loup, une affirmation que l’esprit semble rejeter réaffirmant le statut d’atharach de Mork. Un brin désemparé, ce dernier peine à trouver un présent qui éveille l’intérêt du puissant esprit qui s’envole en lui enjoignant de réfléchir à un cadeau qui lui coûte… Tandis que le barbare orque se creuse les méninges, le groupe poursuit son périple et croise subitement la route de la Mante Écarlate, curieuse et pressante, elle écoute la demande de Mork avec soin et semble volontaire pour le rejoindre s’il accepte de se charger d’une tâche pour elle.
Après une nouvelle errance, le bois se fait plus humide et bientôt les compagnons arpentent des marécages profonds d’où émerge bientôt une autre silhouette imposante. D’une voix profonde, elle s’entretient avec Mork, l’écoute, évoque également la disparition du clan du Loup et après que celui-ci ait fait le serment de ne jamais plus prendre de vie orque, le Crocodile des Mires retourne aux profondeurs de son marais.
Dans les épaisses brumes sombres qui envahissent le monde spirituel, le groupe fait ensuite son chemin vers un tertre épais que les mouvements d’une épaisse silhouette font trembler. Tandis que s’approchent les compagnons, la large silhouette se retourne pesamment, dévoilant le Blaireau des Hauts-Fourrés. Collant son imposant museau devant chacun des compagnons, il accepte de discuter avec Mork, non sans lui rappeler également que le clan du Loup dont il se pense descendant n’existe plus et qu’il est improbable qu’il en soit le descendant. Après mûre réflexion, l’esprit, en échange de son accord pour amener sa tribu au thenn, demande une chose à Mork : venir à bout du chasseur noir… ce que le druide accepte avant que l’esprit ne retourne fouailler la terre noire.
Alors que Mork commence à prendre confiance à mesure que les échanges avancent avec les puissants esprits de la Forêt Pâle , le sol vibre et la forêt tremble alors que surgit un gigantesque mille-pattes dont la carapace est ornée de crânes marmonnant d’une voix discordante. Sans attendre il attaque, frappant de ses nombreux membres et tâchant -en vain- de déstabiliser Delès Mus qui tranche avec une brutale régularité et Flix, habilement multiplié par la magie de Minerva, dont les coups de dague glacées ralentissent peu à peu ses mouvements. Voyant l’opportunité, l’orc agrippe son adversaire et engage une profonde conversation avec l’esprit troublé. Visiblement instable, l’esprit cherche en Mork quelque chose qu’il ne trouve que lorsque ce dernier promet de renommer la Forêt si a quête porte ses fruits.
Alors que Minerva, Grelot, Topo/Tharkon, Flix et Mork cherchent le moyen de rejoindre leurs corps, surgit un dernier esprit, l’air aussi méfiant qu’hostile, le Porc-Épic des Feuillards. Secouant ses épines aussi mortelles que tâchées de sang, il pousse Mork à la violence, mais, après un long échange, se satisfait de la promesse qu’il érigera une pierre au coeur de la forêt sur laquelle il gravera les noms de tous ceux qu’il tuera pour les offrir au puissant esprit. Rassasié par cet engagement, l’esprit se retire alors que la lente pétrification des arbres alentour annonce le retour de la Chouette-Moire. Alors qu’il ne sait que lui promettre contre son engagement d’accepter le thenn, le barbare orc finit par accepter de lui donner le premier-né qu’il aura, et d’élever un enfant que lui confiera la Chouette.
La tête farcie de ses promesses et ses engagements, Mork perçoit alors la mélopée lente des tambours et la dissipation progressive des brumes que remplacent la vapeur de la tente à mesure que les Gardiens de l’Éternelle Aurore retrouvent leurs enveloppes corporelles. À peine reprennent-ils conscience qu’ils sont traînés sans ménagement dans le campement orc. Là, au coeur d’une cuvette ceinte par la profonde Forêt Pâle, un imposant orc semble les attendre…
