Alors que la silhouette fantomatique s’extirpe du corps de Grelot et traverse la grotte pour en sortir par une anfractuosité, une coulée de noirceur émane lentement du couloir par lequel le guerrier a reculé. Cherchant à en percer la nature, Mork fonce bientôt suivi par un trait de feu magique lancé par le barde. À l’étonnement de tous, la langue de feu semble fuir la proximité du fantôme qui finit, sans un mot pour les aventuriers par s’enfuir via la fissure. Pas plus perturbée par le javelot de Mork que par les flammèches de Grelot, la noirceur vibre doucement laissant apercevoir une série de petites paires d’yeux devant lesquelles Topositro/Tharkon décide de lancer une boule de feu dont l’explosion semble aussi étrangement éviter le sillage du fantôme mais brûlant les petites formes d’animaux contrefaits qui semblaient en émerger.

(extraits des maximes célèbres de Tharkon Oeil-Gris)
Semblant surgir de l’onde obscure, le guerrier combattu quelques instants auparavant émerge doucement, sans manifester d’intention agressive et requérant que les Gardiens de l’Eternelle Aurore se retirent pour le laisser pourchasser sa proie. Il refuse de donner la moindre explication et, devant l’attitude des aventuriers finit, d’un geste, par éteindre toute magie autour de lui. Impressionnés par le geste, les aventuriers se résolvent à le laisser passer avant de regagner la surface, non sans une petite exploration des galeries, qui ne leur apprend rien de plus.

Après une nuit de sommeil, chacun se réveille pour découvrir que Delès Mus n’est plus là, pas lus que ses affaires. Aucune trace particulière ne permet d’indiquer les raisons ou les moyens de sa disparition mais le guerrier géant a disparu. Reprenant la route en direction de Ptolus, dans les pas de Flix et Mork devenus pisteurs en l’absence du géant, les voyageurs détectent un prédateur à proximité d’un troupeau de chevaux sauvages. Résolu à l’affronter Mork fonce dans les hautes herbes jusqu’à sa cachette… pour tomber nez-à-nez avec une jeune manticore à l’affût. Enragé, le puissant orc taillade brutalement le monstre qui crie sa douleur et sa colère… et attire sa mère ainsi qu’une autre jeune manticore dissimulées non loin elles aussi. Alors que le crépuscule descend sur la plaine, un combat farouche s’engage. Tandis que Grelot file en volant au ras des herbes vers les manticores en envoyant des traits de feu, Flix se faufile aux côtés de Mork et que Minerva et Toposi s’approchent. Les créatures lardent leurs assaillants des piquants de leurs queues tandis que le sorcier combattant fait exploser une boule de feu sur la plus grande des manticores… provoquant un changement de place inopiné avec Grelot qui se retrouve à rouler dans la poussière et que Toposi/Tharkon chute au sol.

Au milieu de la confusion, la rage qui nourrit la force de Mork semble inextinguible. Après avoir haché le corps de la première manticore, il cherche une nouvelle cible à sa colère et perdu dans sa rage, s’en prend à Flix. Le corps déjà puissant du barbare orc semble devenir encore plus massif et plus velu. Bientôt, alors que les derniers coups viennent à bout de la mère des manticores et font fuir la survivante, les compagnons font face à un monstre à la fureur débridée possédée par une soif de sang et de violence : Mork n’est plus, devant eux, un immense loup-garou se tient désormais sous la lumière de la pleine lune qui brille entre les nuages !

Conscients de leur fragilité devant la puissance de la créature qui leur fait face, les Gardiens de l’Eternelle Aurore préfèrent distraire l’attention du monstre grâce à la magie de Minerva qui se détourne bientôt d’eux pour poursuivre une proie plus accessible… et disparaître dans la nuit. Interloqués et quelque peu méfiants, Flix, Grelot, Minerva et Topositro passent une soirée teintée d’inquiétude sans voir revenir Mork. Deux compagnons disparus en deux jours, voilà qui n’est pas anodin… Il leur faudra faire quelques recherches le lendemain pour retrouver les traces de l’orc et le trouver tâché de sang et gisant non loin du cadavre d’un large cerf à demi-dévoré, et sans aucun souvenir de ses faits et gestes. Prudent mais néanmoins heureux de retrouver leur compagnon, le quatuor le ramène à leur chariot pour reprendre enfin le dernier tronçon de la route et rejoindre les caravanes de marchands, de voyageurs et de fidèles qui font route vers la vaste cité de Ptolus.

Après avoir payé l’octroi demandé à chaque voyageur qui entend y pénétrer, le groupe retrouve l’ambiance des rues de la ville, la diversité de ses habitants et leur nombre. Contactés quelques jours plus tôt par Rocco, Topositro et les compères gagnent en hâte l’enceinte de la tour où ils retrouvent le sémillant filou, heureux comme tout de retrouver son comparse. Il a veillé sur la tour, enterré la dépouille du géant tué dans les sous-sols et pris soin de Magus le chien adopté par Mork. Installé dans une modeste tente dans un bout de jardin sous les arbres, il a pris également sur lui d’accepter que Neiris, acolyte herboriste croisée par les compagnons pose elle-aussi sa tente dans le jardin bordant la tour. Après quelques discussions et la récupération des commandes de meubles faites avant le départ, décision est prise de fêter ce retour autour d’un bon repas que Minerva s’empresse d’aller commander en ville et que servent les étonnants golems de marbre ramenés de Valagie.

C’est l’occasion d’échanges entre Rocco et Toposi/Tharkon puis entre ce dernier et la mère de Tharkon qui vit en ville dans l’espoir de le voir depuis plusieurs semaines. Touchée par la disparition de son fils autant que par les traits de Tharkon, elle n’espère que de pouvoir créer un lien avec celui qui lui ressemble tant et peut-être continuer à être un mère pour un être qui n’a pas eu de parents. Après ces échanges, Minerva la raccompagne jusqu’à un boui-boui des docks où elle a trouvé à se loger pour quelques piécettes et finit par décider de trouver à la vieille dame un logement plus confortable. À la tour, un envoyé de la maison Abbercombe se présente au portail pour parler aux Gardiens.