A peine les tessons de l’armée de terre cuite finissent-ils de tinter au sol que Valbert brandit la mandoline magique abritant l’esprit de Shagambi. Sans avoir davantage le temps de réagir, encore frappés par la soudaine et atroce mort d’Inete le reste du groupe se retrouve brutalement transporté par magie – sans Valbert – dans une petite pièce obscure. Un antique miroir ouvragé en orne le mur du fond tandis qu’un autre couloir s’ouvre dans le mur d’en face. Gallibert, attiré par l’objet y plonge le regard, tout comme Xakemba qui disparaît comme absorbé par la surface magique de l’objet… laissant place à un minotaure vêtu comme un Chultien. Un court combat commence avant que tous ne réalisent que la créature n’a rien d’hostile. Un court échange et tout le monde comprend qu’il vient de l’époque de la reine Napaka et semble retenu captif dans le miroir depuis. Reprenant leurs esprits, Kelen, Darius et Gallibert laissent Aukan observer l’objet et en comprendre le fonctionnement. D’un mot de pouvoir, le genasi au regard de braise libère 10 des captifs de la prison magique. La salle se trouve alors envahie de nouveaux-venus : un guerrier chultien porteur d’une armure taillé dans une carapace de scorpion, une gargouille de pierre, un stirge maléfique, un aventurier et un mage elfe noir… ainsi que Xakemba.

S’engage alors un combat furieux et brouillon. Tandis que Xakemba bloque la gargouille d’une puissante étreinte, le guerrier et le minotaure la labourent de leurs coups. Kelen hache menu l’elfe noir avant qu’il ne puisse réagir avant d’aider Gallibert et Aukan à frapper un autre adversaire, invisible et insaisissable. Aussi brutal que rapide, l’affrontement se termine vite par la mort de la gargouille, du stirge et de l’aventurier… lequel se révèle être un doppleganger… Le guerrier s’appelle Lukanu et son compagnon Zaal et semblent désireux de savoir ce qu’il est advenu de Napaka, malgré les informations apportées sur sa fin et la survie de sa progéniture, ils résolvent de tâcher de la retrouver. Leur élan et leur impatience agacent Gallibert tandis que le reste du groupe leur emboîte le pas pour progresser dans la tombe. Au bout du seul couloir, une dalle de pierre uniforme et sans ouverture arbore une silhouette décharnée à la face dissimulée sous une capuche qui ne laisse entrevoir que des étoiles et levant le bras gauche vers le ciel. Suivant du doigt le dessin et imitant la posture de la silhouette, Xakemba provoque l’ouverture de la dalle qui laisse passer tout le monde.

Pénétrant dans un couloir qui semble former un étrange dédale, le groupe erre un bon moment avant de dénicher un piédestal arborant une couronne ceinte de pierres noires : reconnaissant la Couronne d’Opale Noire de Napaka, Lukanu s’en empare projetant de la remettre à sa légitime propriétaire. Dans l’obscurité des passages tortueux, des silhouettes sinistres surgissent alors de l’ombre, exsudant une aura mortelle et un regard glaçant, si Xakemba y résiste, Gallibert tombe, comme touché par la main de la mort. S’organisant pour repousser les monstres sans croiser leur regard, l’équipe parvient à s’en débarrasser non sans que Kelen passe aussi près du trépas. Arpentant les couloirs à la recherche d’une sortie, la bande retrouve la dalle relevée, arborant de ce côté une forme similaire à la première mais levant un bras droit amputé au-dessus du coude. A la recherche d’une autre issue après une tentative de repos dérangée par l’apparition de nouveaux monstres de la mort, un autre visage grimaçant est découvert dans le dédale. Perturbée à son approche, Xakemba renonce à y jeter Gallibert comme le lui avait conseillé Hamlaruil à l’entrée de la tombe.

Réalisant qu’ils sont enfermés dans une série de couloirs fermés par deux dalles aux images similaires, Gallibert et Kelen commençant à paniquer dans cette atmosphère close, le débat s’intensifie et le ton monte quant à la conduite à tenir. Tout le monde réalise bientôt que le seul moyen de sortir consiste à être comme la silhouette représentée, amputé d’une partie du bras droit. Alors que les étrangers, en dépit de leurs grands discours et leurs noble quête renâclent devant l’évidence, moquent Chult et ses habitants et refusent tout sacrifice, Lukanu et Xakemba, après s’être défiés des yeux, se bousculent devant la sinistre face. La vivacité de la barbare a raison du guerrier à l’armure de scorpion : échangeant un regard déterminé avec son compatriote, elle glisse son avant-bras dans la bouche démoniaque qui absorbe l’extrémité de son membre.
La libération de Unkh approche.
