
La jolie brochette de meurtriers anarch… euh, d’aventuriers (par ordre d’apparition)
- Alistair de la Motte au Bois, voleur halfeling
- Aenar, warlock
- Gallibert, voleur halfeling

- Darius Vance, prêtre humain de Kelemvor

- Mardak, sorcier tiefling (en vadrouille)

- Arvan de Valdague, guerrier humain

- Hamlaruil, demi-elfe paladin de Tyr

- Urkin Neuf-Tonnerres, druide tabaxi. Roi de l’herbe à chat.
- Aukan de Gond, genasi du feu, apôtre de la connaissance éclairée
- Xakemba, la colère de Chult, « si ça peut saigner, ça peut mourir »

- Kelen, collectionneur d’épées et voyageur du passé

- Valbert, dresseur de squelettes et voyageur du passé

La tour des soupirs était l’une des plus vieilles du monastère. Etroite lance de pierre s’élevant dans le ciel, son austérité n’était compensée que par les rosiers grimpants qui rampaient le long de son flanc ouest.
L’Acolyte savait qu’ici, tout en haut de cette flèche grise qui avait triste réputation au monastère, il allait trouver des reposes à ses questions. C’était d’ailleurs l’objet même de son existence : trouver des réponses. C’est entre ces murs que les acolytes qui avaient des questions mystiques étaient dirigés. Peu nombreux étaient cependant ceux qui osaient braver ses 693 marches pour trouver des réponses. Il fallait, selon une tradition séculaire, emprunter les marches pieds nus, et les marches étaient redoutables : tantôt glissantes, tantôt coupantes, tantôt hérissées de pointes…L’ascension demandait du temps, de la résilience et souvent les acolytes renonçaient rapidement à trouver des réponses à leur question.
L’Acolyte savait qu’il en avait la force, le courage et la détermination. Il monta les marches une à une, priant Tyr, mais ne comptant que sur lui-même. Les pieds douloureux et ensanglantés, il arriva en haut sur un petit pallier au-delà duquel se dressait une porte entrouverte.
– Entre, jeune Acolyte, fit une voix gutturale.
Cette voix grave et solennelle, l’Acolyte savait qu’elle appartenait au frère Tormund, un Paladin de haut rang, maintenant trop âgé pour guerroyer, mais suffisamment sage pour ne pas renoncer à ce qui lui restait d’esprit.
– Merci frère Tormund, dit l’Acolyte.
– Que viens tu chercher en ce lieu ? demanda le vieux frère.
Le frère était assis en tailleur au centre de la pièce circulaire. La robe beige et cyan laissaient deviner un corps solide, mais vouté, et son le capuchon sur sa tête ne permettait d’entrevoir que le bas d’un visage buriné par le temps, que de nombreuses batailles avaient couturé de cicatrices. Bien sûr, comme tout frère Paladin, son épée bâtarde n’était pas loin de sa main.
– Une réponse à une question qui me tient éveillé la nuit, mon frère.
– Bien. Tu as gagné le droit de poser ta question, jeune Acolyte, et j’essaierai de t’apporter la vérité, si tu es prêt à l’entendre.
– Beaucoup d’Acolytes, de frères et même certains clercs prétendent que les prières sont la nourriture des dieux. Est-ce vrai, frère ?
– Précise ta question, jeune Acolyte. Qu’est-ce que cette question évoque en ton esprit ?
– Hé bien, frère, si les prières sont la nourriture des Dieux, alors cela veut dire que plus nous prions, plus ils sont forts, et donc que la prière devrait être notre préoccupation principale, et que la voie qui plait le plus aux Dieux est la prêtrise et non le Palatinat.
– Ainsi voilà ta question, jeune Acolyte, dit le frère, et l’Acolyte pouvait sentir l’irritation dans sa voix, sans vraiment comprendre quelle en était la source. Je comprends la source de ton inquiétude. Et la conclusion à ce que lespières sont la nourritude des dieux est que si nous cessons tous de croire et de prier, alors les dieux pourraient en quelque sorte, mourir de faim. Telle est bien ton inquiétude, jeune Acolyte ?
– Vous avez deviné, frère Tormund. Est-il possible que les dieux meurent ainsi ? Ne sommes-nous qu’une source de nourriture pour eux ? Est-ce pour cela qu’ils nous commandent de prier ?
– Tu es un idiot, jeune Acolyte. Mais je vais essayer de t’éclairer en utilisant l’image que tu emploies, afin que ton esprit simplet puisse me suivre. Les Dieux n’ont pas besoin de besoin physique, comme nous. Par contre, ils ont des besoins mystiques, et les prières que nous leur adressons en font partie. Mais, ce besoin n’est pas vital pour eux. Après tout, nombreux sont les dieux qui existaient avant même que les être pensants existent. Et, bien sûr, leurs dieux de la nature ne reçoivent aucune prière des bêtes des bois ou des plantes. Pourtant, les prières sont bonnes pour les dieux, de la même manière que les épices donnent du gout aux aliments que tu manges. Il plait aux dieux de recevoir ce plaisir que nous leur adressons. Notre ferveur, les mots dans nos bouches et les sentiments dans nos cœurs, changent les saveurs de nos prières, et les rendent, plus forte, plus exotiques ou piquants, tout comme les épices, les herbes et la viande mélangés changent les saveurs de ce que nous mangeons. Les dieux, tout comme nous, aiment à gouter ce qui leur plait, mais aussi à découvrir des nouvelles saveurs. Ainsi, il existe des prières pour la guerre, la paix, l’amour, la douleur et autant de circonstances de la vie, ou de la mort, afin qu’il plaise aux dieux de gouter des saveurs différentes. Ainsi donc, les prières ne nourrissent pas les dieux, mais il leur plait d’en recevoir. Est-ce que tu comprends ?
– Je pense que oui, frère, répondit humblement l’Acolyte.
– Non, tu ne comprends pas. Tu en déduit que le Paladinat reste une forme inférieure d’implication dans le plaisir des Dieux…
– N’est-ce pas ce qu’il faut en déduire ? Si les prières plaisent aux dieux, alors les Clercs, avec leurs prières constantes, leurs plaisent plus, non ?
– Tu entends avec tes oreilles et tu penses avec ton esprit, là ou il faut écouter avec ton âme et penser avec ton cœur. Les dieux n’ont pas besoin de prières constantes et en grande quantité, de la même manière que lorsque tu es rassasié tu n’as pas besoin de plus de nourriture ! Le cadeau de prière leur arrive lorsque ton cœur et ton âme a envi de leur adresser tes pensées et tes actions. Ainsi donc, le retrait, et la prière n’a pas plus ou moins de valeur que labourer un champ ou combattre un ennemi. L’essentiel est dans le sens que tu donnes à ton action. Chaque geste, chaque pensée, ou sentiment peut être une prière, du moment que tu le tourne vers les dieux. Le Paladinat tourne son action vers les dieux, tout comme les prêtres tournent leurs mots vers eux. Les deux sont différents, mais les deux plaisent aux dieux, car chacun apporte une saveur différente.
– Je comprends, frère.
– Vraiment, répondit le frère avec un soupçon de menace dans la voix. A ce timbre de voix, l’Acolyte sentit que de ce qu’il dirait pourrait dépendre de nombreuses choses, et il regarda avec une certaine anxiété la fenêtre d’où le frère Tormund pouvait très bien de faire passer s’il lui en prenait l’envie.
– Oui, frère. Les dieux ont du gout pour nos mots et nos actes, et c’est dans la qualité, la pureté de nos actions ou de nos mots qu’ils reçoivent ce plaisir. Ils n’ont pas besoin de nous, mais aiment à ce que nous leur adressions les plaisirs et les douleurs de nos corps, les peines et les joies de nos cœurs. Ainsi, ils sont à la fois spectateurs et acteurs par procuration de nos vies. Par nous, ils vivent une infinité de vies, une éternité de sensations et de sentiments.
– Bien, bien, tu commences à comprendre…
– Merci frère Tromund, je vais me retirer à présent et vous laisser à vos méditations.
L’Acolyte se dirigea vers la porte, prenant une longue inspiration avant d’emprunter les marches qui lui promettaient un calvaire. La voix du frère Tormund résonna alors un court instant qui changea la perspective de la descente : « Acolyte ! Dédit ton chemin de retour à ton Dieu, qu’il puisse gouter ta valeur et ta force de caractère. Quel est ton nom ? »
L’Acolyte répondit simplement « Amalruil »
Les croyant pensent souvent à tors que les Dieux sont intangibles, logiques et constants. Des entités surpuissantes désincarnées et libérée des tourments des mortels. Pour les initié aux secrets des Dieux, rien n’est plus faux. Les Dieux, comme les mortels, ont une histoire, un passé. Ils grandissent en force et en sagesse, à mesure que le temps passe. Et parfois, ces histoires sont oubliées, perverties, refaçonnées pour mieux conforter ce que représente le Dieu tel qu’il est devenu.
Telle est l’histoire de la main droit de Tyr. La légende telle qu’actuellement racontée explique que Tyr perdit sa main droite face à Kezef le Chien du Chaos dans un test de son honneur et de sa force de volonté. Le Cercle des Grandes Puissances avait auparavant interdit à tous les mortels et tous les pouvoirs tout contact avec Kezef, mais lui était toujours libre de consommer des âmes, et une coalition de dieux réunis pour arrêter le Chien du Chaos une fois pour toutes. Cette alliance comprenait Tyr. Ils ont poursuivi la bête primordiale aux Terre de laFfatalité et du Désespoir où ils lui ont offert un marché. Ils cesseraient de la poursuivre s’il pouvait échapper à des chaînes forgées pour lui par Gond. Kezef a insisté sur le fait que si c’était vraiment un défi équitable Tyr devrait être prêt à placer sa main droite dans la bouche du molosse. Tyr fut d’accord. Kezef fut enchaîné, la chaîne fut ancrée profondément dans le sol et Mystra plaça un enchantement pour empêcher que la chaîne ne soit jamais coupée. Furieux, Kezef a mordu la main de Tyr.
Cette histoire laisse une place importante au courage et au sacrifice de Tyr. Il sacrifia sa main droite, son membre le plus précieux, pour sauver le monde de la destruction.
Mais, cette histoire a été largement réinterprétée au fil du temps. D’autres version existent, au nombre desquelles il existe l’histoire de la main rouge invisible de Tyr.
Pour bien comprendre cette histoire, il faut rappeler qu’à l’époque de la grande chasse des Dieux contre le Kezef, les hommes vivaient majoritairement en tribues, parfois nomades, et souvent réduites en taille. Les temps étaient durs et les hommes ne connaissaient pas la civilisation. C’était des temps sauvages, et violents, et les Dieux étaient à l’image de ce temps.
Kezef menacait tous ce que les Dieux avaient construits, et même leur existence. Il leur fallait donc mettre un terme à cette menace. Une grande chasse fut alors organisée, et Tyr en faisait bien parti. La bête acculée était plus dangereuse que jamais, et beaucoup de dieux manquèrent le courage qu’il fallait pour s’attaquer à la bete pour lui porter de coup fatal. Tyr ne manquait pas de courage, mais il savait qu’en s’attaquant à la Bête en nombre insuffisant, il ne pourrait survivre à l’assaut. Ne trouvant pas de compagnon de combats en nombre suffisant, il se résolu à mettre en oeuvre le plan proposé par Gond, qui n’était pas un combattant valeureux, mais un allié rusé. Gond fabriqua des chaines incassables qui pourraient retenir Kezef pour l’éternité. Tyr parti alors pour enchaîner la Bête, accompagné de Mystra qui devait enchanter les chaines pour qu’elles puissent tenir la Bête en échec.
Tyr délivra un combat épique, puisa dans son adresse et sa force d’âme pour mettre le Chien du Chaos à genou. Au terme du combat, par les effort combinés de Tyr et Mystra, le Chien fut alors enchaîné, et malgré ses efforts pour se libérer, Kezef dut renoncer à sa liberté. C’est à cet instant qu’il s’adressa à Tyr en des terme semblables à ceux-çi: « Tyr, tu te dis Dieu de la Justice, mais que fais-tu de ceux à qui il ne sera jamais fait justice. Que fais-tu pour les victimes de crimes qui ne pourront jamais être punis faute de preuve? Comment peux-tu accepter de laisser hors de porté de ta Justice, ceux qui, par chance ou par intelligence, ne pourront être révélé pour ce qu’ils sont? Ta Justice ne s’applique t’elle qu’aux malchanceux et au imbéciles? Et que fais-tu contre ceux qui utiliseront la Loi des hommes à leur avantage ou pour habiller leurs crimes d’une apparence de vertu? ». Tyr fut troublé par les paroles de Kezef, car, bien que la Bête fut un agent de Chaos, elle n’était ni mauvaise, ni ne manquait de sagesse, et les paroles du Chien recélaient, il le savait, une part de vérité qui lui était insupportable.
Tyr pris alors une décision et fit appel à Mystra: elle enchanterai donc sa main droite, celle dont il avait le plus confiance, celle qui ne tremblait jamais, qui était sûre et fiable. Cette main agirai dans l’ombre, ses actes seraint invisibles, inconnus. Cette main pourra donc punir ceux, qui échaperont à la justice des hommes. Mystra accepta de pratiquer l’enchantement, et de garder le secret de la main invisible. Mais, par ce que Tyr avait fait son choix par la sagesse du Chien, la main droit de Tyr devint rouge sang avant d’être enchantée par Mystra.
Ainsi, il existe des sectes, au sein du Temple de Tyr, qui s’affranchissent des règles et des Loi des hommes, afin que la Justice soit rendue…